L'ARCHE DE MARIE
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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente.
Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d’aller jusqu’au fond de soi-même, de ses croyances. " Marthe Robin
"Beaucoup seront perplexes, mais la connaissance augmentera." Dn 12,4
INTRODUCTION
Les mots « fin des temps » et « apocalypse » font désormais partis du langage courant, mais malheureusement de façon souvent détournée. Le cinéma, l’histoire, les dérives sectaires de tous ordres ont donné à ces mots des allures de catastrophes et de danger qui les ont complètement vidés de leur sens premier : une grande source d’espérance !
L’Église, avec le temps, a complètement délaissé ces sujets, laissant par là même les fidèles à leur propre interprétation, et souvent à leur propre peur. Le livre de l’Apocalypse est passé de livre catastrophe, à un livre trop compliqué, pour finalement devenir une simple et belle histoire à la manière du livre de Job.
C’est pourtant oublier à quel point les prophéties jouent un rôle prépondérant dans notre foi. Dans l’ancien testament déjà, deux éléments tenaient vivante la foi du peuple hébreu : le temple (avec les prêtres) et les prophètes. Par exemple, tous juifs connaissaient les écritures et les prophéties quant à l'arrivée du messie promis à Israël.
« Le roi Hérode [...] réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Connaitre ce que dit les Écritures à ces sujets est pourtant primordial pour éviter les mauvais chemins et la chute spirituelle :
" Jésus leur répondit : « Vous vous égarez, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu. " Mt 22,29
On pense à tort qu’aujourd’hui les prophéties sont réservées aux personnes impressionnables, à la foi superficielle, préférant les choses extraordinaires que la foi vraie et solide. C’est une lourde erreur !
Les prophéties font partie intégrante de la communication de Dieu envers son peuple. Chaque apparition de la Sainte Vierge est accompagnée de prophéties, qui sont le plus souvent, des avertissements de punitions à venir. Non pas pour effrayer son peuple, mais bien pour prévenir et rappeler qu’un changement de comportement de chacun entraînera une annulation de cette punition. C’est bel et bien l’attitude de l’Homme qui entraîne les problèmes dans le monde, et non l’attitude de Dieu. Dieu prévient toujours l'humanité, comme un père prévient ses enfants, car ce qu'il désire, c'est la conversion, non le malheur.
" Car le Seigneur Dieu ne fait rien sans en révéler le secret à ses serviteurs les prophètes. " Am 3,7
" Ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien, gardez-le " 1 Th 5,20
Hier, les Juifs attendaient le Messie. Aujourd’hui, les chrétiens ne savent pas qu’ils ont à scruter son retour. Ce n’est pas pour rien que Jésus répète si souvent dans les évangiles le mot : « veillez ».
Depuis une dizaine d’années environ, les apparitions de la Sainte Vierge se multiplient dans le monde pour prévenir des évènements que nous commençons à vivre en ce moment (pandémie, désordre dans la nature, etc…). A cela s'ajoute de nombreuses apparitions privées.
Ce petit livret se propose humblement, de rappeler à travers les écritures, les saints, et les grandes apparitions mariales, l’Espérance qui se trouve dans ces prophéties. Espérance d’un monde où enfin se réalisera cette prière :
« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »
LA FIN DES TEMPS
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
" Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. " Mt 4,17
Quelle est l'origine de la fin des temps ?
La fin des temps est une période particulière de la bible, qui n'est pas à confondre avec la fin du monde.
Elle est une période sombre de l'humanité et de l'Eglise qui précédera la grande victoire de Dieu. A sa fin se trouvera une période de persécution de 3 ans et demi qui débouchera sur la victoire de Dieu contre le mal et 1000 ans de paix et de prospérité pour l'Eglise et les fidèles. C'est donc une grande source de joie et d'espérance pour nous.
« Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée, 1 290 jours passeront.
Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours ! »
Et
« Il le précipita dans l’abîme, qu’il referma sur lui ; puis il mit les scellés pour que le Dragon n’égare plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans arrivent à leur terme. Après cela, il faut qu’il soit relâché pour un peu de temps. » Ap 20,1
Ceci est une vérité biblique. C'est Jésus lui-même qui en parle à ces disciples dans plusieurs évangiles :
- Luc 21,8-36
- Matthieu 24,4-31
- Marc 13,7
Comme par exemple :
LUC 21, 8-36
" Il dit : " Prenez garde qu'on ne vous induise en erreur. Car beaucoup viendront sous mon nom, disant : " C'est moi, " et " Le temps est arrivé. " N'allez pas à leur suite.
Quand vous entendrez parler de guerres et de bouleversements, ne soyez pas terrifiés ; car il faut que cela arrive d'abord ; mais ce n'est pas tout de suite la fin. "
Il leur dit alors : " On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre et, par endroits, des pestes et
des famines, et il y aura des choses effrayantes et de grands signes (venant) du ciel. […]
C'est par votre constance que vous gagnerez vos âmes.
[…]
Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les astres, et, sur la terre, une angoisse des nations inquiètes du fracas de la mer et de son agitation, les hommes expirant de frayeur et d'anxiété pour ce qui doit arriver à l'univers, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l'homme venant dans une nuée avec grande puissance et grande gloire.
Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la
tête, parce que votre délivrance approche. "
[…]
Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s'alourdissent dans les excès de table, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l'improviste,
comme un filet ; car il viendra sur tous ceux qui habitent sur la face de la terre entière.
Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous soyez en état
d'échapper à tout ce qui doit arriver et de vous maintenir devant le Fils de l'homme. "
Si ces évènements décrits peuvent correspondre à d'autres période de l'histoire de l'Eglise, comme les premières persécutions des chrétiens, ils n'en sont pas moins adaptés à la fin des temps.
La fin des temps est aussi une réalité de l'Eglise.
Voici ce que dit le catéchisme de l'Eglise catholique sur la fin des temps :
Article 7
... en attendant que tout Lui soit soumis
Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas encore achevé " avec puissance et grande gloire " par l’avènement du Roi sur la terre. Ce Règne est encore attaqué par les puissances mauvaises même si elles ont été déjà vaincues à la base par la Pâque du Christ. Jusqu’à ce que tout lui ai été soumis ), " jusqu’à l’heure où seront réalisés les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habite, l’Église en pèlerinage porte dans ses sacrements et ses institutions, qui relèvent de ce temps, la figure du siècle qui passe ; elle vit elle-même parmi les créatures qui gémissent présentement encore dans les douleurs de l’enfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu " Pour cette raison les chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie pour hâter le retour du Christ en lui disant : " Viens, Seigneur "
[…] C’est un temps d’attente et de veille […]
L’Épreuve ultime de l’Église
Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le " mystère d’iniquité " sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair […]
L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Église selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Épouse. Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe. […]
En bref :
680 Le Christ Seigneur règne déjà par l’Église, mais toutes choses de ce monde ne lui sont pas encore soumises. Le triomphe du Royaume du Christ ne se fera pas sans un dernier assaut des puissances du mal.
Cette période est particulièrement marquée par l’importance du péché chez les Hommes. Cela a existé à toutes les époques, mais ici, cela atteindra des sommets encore jamais vu dans l’humanité.
" Sache-le bien : dans les derniers jours surviendront des moments difficiles.
En effet, les gens seront égoïstes, cupides, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, révoltés contre leurs parents, ingrats, sacrilèges, sans cœur, implacables, médisants, incapables de se maîtriser, intraitables, ennemis du bien, traîtres, emportés, aveuglés par l’orgueil, amis du plaisir plutôt que de Dieu ;
ils auront des apparences de piété, mais rejetteront ce qui fait sa force. Détourne-toi aussi de ces gens-là ! "
( 2 Thimothée 1-5 )
C’est une période qui est marqué aussi par de grands bouleversements sur la terre, dont les trois principaux sont : guerres, famine, maladies :
" Ainsi parle le Seigneur Dieu : Bats des mains, tape du pied et dis : “Hélas !” pour tout le mal abominable de la maison d’Israël ; elle va tomber par l’épée, par la famine et par la peste.
Qui est au loin mourra par la peste, qui est proche tombera par l’épée ; et le reste – les assiégés – mourra de faim. J’irai jusqu’au bout de ma fureur contre eux. " Ez 6,11-12
Il est a noté que cette famine ne sera pas que matérielle, mais aussi spirituelle :
Voici venir des jours – oracle du Seigneur Dieu –, où j’enverrai la famine sur la terre ; ce ne sera pas une faim de pain ni une soif d’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles du Seigneur.
Am 8,11
Il y aura aussi de grands désordres dans Création elle-même : tremblement de terre, incendies, changement du soleil, de la lune, et des astres :
" Voici venir, implacable, le jour du Seigneur, la fureur et l’ardente colère, pour faire de la terre un lieu désolé, pour en supprimer les pécheurs. Is 13,9
" Les étoiles du ciel et ses constellations ne brilleront plus de leur lumière ; le soleil, dès son lever, s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté. " Is 13,9-10
" Je voilerai les cieux, j’obscurcirai les étoiles, je voilerai d’une nuée le soleil, la lune ne laissera plus luire sa lumière. " Ez 32,7
" Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune sera changée en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. " Jl 3,4
" Ce jour-là – oracle du Seigneur Dieu –, je ferai disparaître le soleil en plein midi, en plein jour, j’obscurcirai la lumière sur la terre. " Am 8,9
" Alors j’ai vu : quand il ouvrit le sixième sceau, il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme une étoffe de crin, et la lune entière, comme du sang " Ap 6,12
On en trouve aussi des références dans l'ancien testament, chez le prophète Joel par exemple, mais surtout chez le prophète Daniel :
En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre. [...]
Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais.
Et toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, garde le Livre scellé jusqu’au temps de la fin. Beaucoup seront perplexes, mais la connaissance augmentera. »
Et moi, Daniel, je regardai : Voici que deux autres hommes se tenaient, chacun sur une rive du fleuve.
L’un d’eux dit à celui qui, vêtu de lin, se tenait au-dessus des eaux du fleuve : « À quand la fin de ces choses surprenantes ? »
J’entendis l’homme vêtu de lin qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve. Il leva la main droite et la main gauche vers le ciel et jura par Celui qui vit à jamais : « Pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps [ 3 ans et demi ]. Lorsque la force du peuple saint sera entièrement brisée, tout cela s’arrêtera. »
Et moi, j’entendis sans comprendre. J’insistai : « Mon seigneur, quel sera le terme de tout cela ? »
Il dit : « Va, Daniel, car ces paroles resteront secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. »
Beaucoup seront purifiés, blanchis, épurés. Les méchants feront le mal, aucun d’entre eux ne comprendra, mais ceux qui ont l’intelligence comprendront.
Dn 12
Dès les débuts de l'Eglise primitive, ces évènements décrits sont une réalité de foi de la part des chrétiens. Les Apôtres eux-mêmes enseignaient les fidèles sur ces réalités :
" Frères, nous avons une demande à vous faire à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui :
si l'on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer.
Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière. Car il faut que vienne d’abord l’apostasie, et que se révèle l’Homme de l’impiété, le fils de perdition [l'Antichrist],
celui qui s’oppose, et qui s’élève contre tout ce que l’on nomme Dieu ou que l’on vénère, et qui va jusqu’à siéger dans le temple de Dieu en se faisant passer lui-même pour Dieu.
Ne vous souvenez-vous pas que je vous en ai parlé quand j’étais encore chez vous ?
Maintenant vous savez ce qui le retient, de sorte qu’il ne se révélera qu’au temps fixé pour lui.
Car le mystère d’iniquité est déjà à l’œuvre ; il suffit que soit écarté celui qui le retient à présent.
Alors sera révélé l’Impie, que le Seigneur Jésus supprimera par le souffle de sa bouche et fera disparaître par la manifestation de sa venue.
La venue de l’Impie, elle, se fera par la force de Satan avec une grande puissance, des signes et des prodiges trompeurs,
avec toute la séduction du mal, pour ceux qui se perdent du fait qu’ils n’ont pas accueilli l’amour de la vérité, ce qui les aurait sauvés.
C’est pourquoi Dieu leur envoie une force d’égarement qui les fait croire au mensonge ;
ainsi seront jugés tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui se sont complus dans le mal.
[…]
15 Ainsi donc, frères, tenez bon, et gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre.
16 Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce,
17 réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien. "
(2 Thessaloniciens 2, 1-17)
Et enfin, on peut dire que la quasi-totalité du livre de l'Apocalypse aborde le sujet de la fin des temps.
Il existe d'ailleurs une grande concordance entre tous ces textes qui se complètent et s'enrichissent.
De nombreux Père de l'Eglise ont écrit à ce sujet. Plus tard ce sont les mystiques qui ont reçu au cours des siècles des révélations privées qui servaient à rappeler aux croyants l'urgence d'être vigilent, car un jour, une génération connaitrait ces évènements ( Cf Qu'en disent les Saints ?).
Les prophètes anciens comme ceux plus contemporains, avaient la même fonction : appeler le peuple à la conversion. Voici ce que nous dit la bible à ce propos :
" Les prophètes de la fin de l'époque royale sont avant tout des prophètes de jugement : ils dénoncent avec force les péchés du peuple aussi bien dans l'espace collectif, soit social, soit politique, soit religieux, que dans le comportement individuel. La sentence rendue est implacable : Dieu va intervenir pour châtier son peuple coupable. Une telle insistance peut embarrasser, voir choquer le lecteur qui s'efforce de s'approprier cette parole. On se rappellera toutefois la véritable portée de ces sentences de condamnation. Comme on l'a dit, " les prophètes sont les messagers de la colère de Dieu, mais le fait qu'au lieu du jugement lui-même ce soit les messagers du jugement qui viennent d'abord est, somme toute, un signe de la bonté miséricordieuse de Dieu". L'annonce du jugement vaut comme ultime appel à la conversion.
D'ailleurs, la colère n'est pas le dernier mot de Dieu. Sur cet horizon fort sombre éclatent, comme des fulgurances, des paroles de salut qui laissent entrevoir un avenir lumineux.
A partir de l'Exil babylonien, dans lequel les prophètes ont vu réalisé le châtiment annoncé, les perspectives s'inversent : les annonces de salut se multiplient, qui envisagent un avenir idyllique. A cet égard, les premiers mots du Second Isaïe (Is 40,55) sont éloquents : " réconfortez, réconfortez mon peuple, dit votre Dieu…" Pourtant, on retrouvera aussi dans ces recueils exiliques ou postexiliques des accusations virulentes. Car le peuple, accablé par l'effondrement des structures politiques et religieuses, doute de l'avenir et met en question les promesses divines. Il s'agit alors d'éveiller à l'espérance.
Au fond, d'un bout à l'autre du recueil, le maitre mot qui fait l'unité de ces messages divers, c'est l'appel constant à la conversion des cœurs, pour en définitive remettre sa vie entre les mains de Dieu.
Tel est le message qui s'adresse aujourd'hui encore à tout croyant qui cherche dans ce livres prophétiques une lumière de vie ".
On pourrait se demander pourquoi Dieu, qui est si bon et Miséricordieux, laisse de telles calamités toucher les Hommes. Il faut bien comprendre que ces évènements ne sont pas la volonté de Dieu, mais bien la conséquence réelle du péché des Hommes. Ce sont les Hommes, par leur péché, qui s'éloignent de Dieu :
" Je m’en irai, je retournerai en ma demeure, jusqu’à ce qu’ils s’avouent coupables et recherchent ma face, et que dans leur détresse ils me cherchent. " Os 5,15
" Ce n’est pas du fond du cœur qu’ils crient vers moi, quand ils se lamentent sur leurs couches ; ils s’inquiètent pour du froment et du vin nouveau, c’est de moi qu’ils s’éloignent. " Os 7,14
" L’orgueil d’Israël témoigne contre lui, ils ne reviennent pas au Seigneur, leur Dieu ; malgré tout cela, ils ne le cherchent pas. " Os 7,10
Dieu n’est pas à l’origine de tous ces mots, c’est le péché. Dieu cependant s’en sert pour tenter de ramener l’humanité loin de lui près de son Cœur :
" Cherchez le Seigneur et vous vivrez, de peur qu’il ne tombe comme le feu sur la maison de Joseph, un feu qui dévore, et personne, à Béthel, pour l’éteindre ! " Amos 5,6
" Alors, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. " Joel 3,5a
" Je ne prends plaisir à la mort de personne, – oracle du Seigneur Dieu – : convertissez-vous, et vous vivrez. " Ez 18,32
A l’approche de ces évènements, il y a donc une urgence absolue à la conversion.
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée :
" Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. " Mt 3,2
Phrase que reprendra Jésus lui-même au début de son ministère :
" Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : " Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. " Mt 4,17
Quoi qu'il arrive, Dieu veille toujours sur son peuple fidèle et à chaque époque tragique (Déluge, exil, etc…) il y a toujours eu cette notion d'un reste protégé
Le Seigneur est aussi le Dieu de l'espérance. Par son jugement, seul un petit reste du peuple sera sauvé. En ce sens, l'idée de reste fait partie de la prophétie de malheur. Mais en même temps, malgré la condamnation, un reste sera sauvé : l'idée de reste contient donc également un message de salut.
Le reste qui sera sauvé constituera le noyau du royaume renouvelé sur lequel régnera le fils idéal de David. Ce messie établira la paix et la justices parfaites .
" Mais il y aura un reste sur la montagne de Sion, il sera saint. La maison de Jacob héritera de son héritage. " Ab 1,17
" Ainsi parle le Seigneur de l’univers : Voici que je sauve mon peuple, en le ramenant du pays de l’orient et du pays de l’occident.
Je les ferai venir pour qu’ils demeurent au milieu de Jérusalem. Ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu, dans la loyauté et dans la justice.
Ainsi parle le Seigneur de l’univers : Que vos mains se fortifient, vous qui entendez en ces jours ces paroles sorties de la bouche des prophètes le jour où furent posées les fondations de la Maison du Seigneur pour rebâtir son Temple. "
[…]
" Oui, il y aura une semence de paix : la vigne donnera son fruit, la terre donnera son produit, le ciel donnera sa rosée. J’accorderai tout cela en partage au reste de ce peuple.
[…] ainsi je vous sauverai et vous serez une bénédiction. Ne craignez pas, et que vos mains se fortifient ! " Za 8
" Il lèvera un étendard pour les nations ; il rassemblera les exilés d’Israël ; il réunira les dispersés de Juda des quatre coins de la terre. " Is 11,12
" Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur.
Ce reste d’Israël ne commettra plus d’injustice ; ils ne diront plus de mensonge ; dans leur bouche, plus de langage trompeur. Mais ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer. " So 3,12
Quel est le but ?
Ces catastrophes, qui peuvent sembler effrayantes au premier abord, ne sont pas le but, mais un moyen. On pourrait comparer cela à une femme enceinte. Les douleurs de la grossesse, et même l'accouchement, ne sont pas une finalité, mais bien un moyen pour arriver au plus beau des évènements : la naissance d'un bébé.
" Car on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines ; c’est le commencement des douleurs de l’enfantement. "
D'un point de vue spirituel, on peut dire que tous ces évènements difficiles, ne sont que la préparation pour l'accomplissement de cette prophétie : la naissance d'une nouvelle terre et de nouveaux Cieux, qui seront un havre de paix, de joie et de justice pour tous les croyants :
" Oui, voici : je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l’esprit. " Is 65,17
" Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. " 2 P 3,13
" Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. " Ap 21,1
Notre espérance, armée d'une grande confiance et d'une grande foi, doit être toute tendue vers ce merveilleux objectif !
La Sainte Vierge à Medjugorje a annoncé une grande période de paix et d'amour après toute cette épreuve.
Le Seigneur Jésus a dit aussi à Luisa Piccarreta, une grande mystique italienne, qu'un jour, viendrait sur terre le règne de sa divine Volonté, c'est-à-dire que l'homme et la femme, et indirectement la Création, retrouverait la place qu'ils avaient dans le plan originel de Dieu. Quelle merveille !
" Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent,
dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. " Is 3,4
Et aussi dans le livre de Jérémie :
" Ainsi parle le Seigneur : Voici que je vais restaurer les tentes de Jacob, pour ses demeures j’aurai de la compassion ; la ville sera rebâtie sur ses ruines, la citadelle sera rétablie en sa juste place.
Les actions de grâce en jailliront avec des cris de joie. Bien loin de diminuer ses fils, je les multiplierai ; bien loin de les abaisser, je les glorifierai.
Ils seront comme autrefois, leur communauté se maintiendra devant moi, car je punirai tous ses oppresseurs.[…]
Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu.
Voici la tempête du Seigneur ; sa fureur éclate, la tempête s’installe, elle tournoie sur la tête des méchants.
L’ardente colère du Seigneur ne se détournera pas avant d’avoir agi et réalisé les desseins de son cœur. Dans les derniers jours, vous le comprendrez." Jr 30,18-24
Dieu sera au centre de tout et de tous :
" Je ne leur cacherai plus mon visage, parce que j’aurai répandu mon esprit sur la maison d’Israël – oracle du Seigneur Dieu. " Ez 39,29
" Ils ne se rendront plus impurs avec leurs idoles immondes et leurs horreurs, avec toutes leurs révoltes. Je les sauverai en les retirant de tous les lieux où ils habitent et où ils ont péché, je les purifierai. Alors ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu.
Mon serviteur David régnera sur eux ; ils n’auront tous qu’un seul berger ; ils marcheront selon mes ordonnances, ils garderont mes décrets et les mettront en pratique.
Ils habiteront le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob, le pays que leurs pères ont habité. Ils l’habiteront, eux-mêmes et leurs fils, et les fils de leurs fils pour toujours. David, mon serviteur, sera leur prince pour toujours.
Je conclurai avec eux une alliance de paix, une alliance éternelle. Je les rétablirai, je les multiplierai, je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours.
Ma demeure sera chez eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur, celui qui sanctifie Israël, lorsque mon sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours. " Ez 37, 23-28
" Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : " Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. " Ap 21, 3-4
Dieu a dit à Luisa Piccarreta les merveilles qu'il apporterait après cette épreuve :
Jésus : " Ma fille bien-aimée, Je veux te faire connaître l’ordre de ma Providence.
À tous les deux mille ans, J’ai renouvelé le monde.
À la fin du premier deux mille ans, Je l’ai renouvelé par le déluge.
À la fin du second deux mille ans, Je l’ai renouvelé par ma venue sur la terre où J’ai manifesté mon Humanité.
À travers elle, comme à travers un treillis, ma Divinité s’est laissé deviner.
Les bons et les très saints des deux mille ans qui ont suivi cette venue ont vécu des fruits de mon Humanité et ont joui un peu de ma Divinité.
Actuellement, nous sommes près de la fin de la troisième période de deux mille ans.
Il y aura un troisième renouveau.
C’est là la raison de la confusion générale actuelle qui n’est rien d’autre que la préparation au troisième renouveau.
Au second, J’ai manifesté ce que mon Humanité a fait et souffert, mais J’ai très peu fait connaître ce que ma Divinité y a fait.
À ce troisième renouveau, après que la terre aura été purifiée et une grande partie de la génération présente détruite, Je serai encore plus magnanime pour les créatures.
Je réaliserai le renouveau en manifestant ce que ma Divinité a fait dans mon Humanité, comment ma Divine Volonté a travaillé de concert avec ma Volonté humaine, comment tout est lié en Moi, comment J’ai refait toutes choses, comment chaque pensée des créatures fut refaite par Moi et scellée par ma Divine Volonté .
Ces épreuves sont le moyen de séparer les bons des mauvais, pour que seuls les bons entrent dans cette ère de paix.
Voici ce que le Seigneur me fit voir : Deux corbeilles de figues étaient disposées devant le Temple du Seigneur. [...]
L’une des corbeilles contenait de très bonnes figues, comme le sont les figues précoces. L’autre, de très mauvaises figues, si mauvaises qu’elles étaient immangeables.
Le Seigneur me dit : « Que vois-tu, Jérémie ? » Je répondis : « Des figues ! Les bonnes figues sont très bonnes, et les mauvaises, si mauvaises qu’elles sont immangeables. »
Alors la parole du Seigneur me fut adressée :
Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : Comme on apprécie ces bonnes figues, j’apprécierai les déportés de Juda que j’ai expulsés de ce lieu au pays des Chaldéens.
Pour leur bien, je poserai sur eux mon regard et les ramènerai sur cette terre. Je les bâtirai, je ne démolirai pas ; je les planterai, je n’arracherai pas.
Je leur donnerai un cœur qui me connaisse, car je suis le Seigneur ; ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu, car ils reviendront à moi de tout leur cœur.
Comme on traite les mauvaises figues, si mauvaises qu’elles sont immangeables – ainsi parle le Seigneur – je traiterai Sédécias roi de Juda, ses princes et le reste de Jérusalem, ceux qui sont restés dans ce pays et ceux qui habitent au pays d’Égypte :
je ferai d’eux un objet de stupeur, une calamité pour tous les royaumes de la terre, une insulte et une fable, un objet de raillerie et de malédiction en tous lieux où je les chasserai.
Et j’enverrai contre eux l’épée, la famine et la peste, jusqu’à ce qu’ils disparaissent de la terre que je leur ai donnée, à eux comme à leurs pères. Jr 24 1-10
Mais qui sont ces bons et qui sont ces méchants ?
Être croyant ne suffit pas à être bon. Il faut adhérer au Christ dans toutes les dimensions de son être physique, psychique, spirituel, affectif. De plus, notre amour de Dieu doit se poursuivre avec l'amour parfait envers nos frères :
" Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.
Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. " Mt 22 37-38
Il ne s'agit pas d'être parfait, mais au moins de tendre vers Jésus de tout son possible et respecter ses commandements. Il s'agit de la plus grande expression d'amour envers Dieu :
" Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements." Jn 14,15
Dans cette logique de séparation et de protection du peuple de Dieu, et avant que les évènements les plus importants de débutent, les bons seront marqués du sceau de Dieu :
" Après cela, j’ai vu quatre anges debout aux quatre coins de la terre, maîtrisant les quatre vents de la terre, pour empêcher le vent de souffler sur la terre, sur la mer et sur tous les arbres.
Puis j’ai vu un autre ange qui montait du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant ; d’une voix forte, il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de faire du mal à la terre et à la mer :
« Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. " Ap 7,2-4
Et :
Alors le Seigneur appela l’homme vêtu de lin, portant à la ceinture une écritoire de scribe.
Il lui dit : « Passe à travers la ville, à travers Jérusalem, et marque d’une croix au front ceux qui gémissent et qui se lamentent sur toutes les abominations qu’on y commet. » Ez 9,3-4
Et les méchants seront marqués eux-aussi par Satan, dans ces versets devenus celebres :
" À tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, elle fait mettre une marque sur la main droite ou sur le front,
afin que personne ne puisse acheter ou vendre, s’il ne porte cette marque-là : le nom de la Bête ou le chiffre de son nom.
C’est ici qu’on reconnaît la sagesse. Celui qui a l’intelligence, qu’il se mette à calculer le chiffre de la Bête, car c’est un chiffre d’homme, et ce chiffre est six cent soixante-six." Ap 13,16
Et :
" Que leur front soit marqué d'infamie, et qu'ils cherchent ton nom, Seigneur !
Frappés pour toujours d'épouvante et de honte, qu'ils périssent, déshonorés ! " Ps 82,17
Et après ?
Voici ce que la bible annonce sur l'après Fin des Temps :
" Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus.
Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari.
Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »
Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit : « Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. »
Puis il me dit : « C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement.
Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et lui sera mon fils.
Quant aux lâches, perfides, êtres abominables, meurtriers, débauchés, sorciers, idolâtres et tous les menteurs, la part qui leur revient, c’est l’étang embrasé de feu et de soufre, qui est la seconde mort. »
Alors arriva l’un des sept anges aux sept coupes remplies des sept derniers fléaux, et il me parla ainsi : « Viens, je te montrerai la Femme, l’Épouse de l’Agneau. »
En esprit, il m’emporta sur une grande et haute montagne ; il me montra la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu : […]
Dans la ville, je n’ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire, c’est le Seigneur Dieu, Souverain de l’univers, et l’Agneau.
La ville n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine : son luminaire, c’est l’Agneau.
Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y porteront leur gloire.
Jour après jour, jamais les portes ne seront fermées, car il n’y aura plus de nuit.
On apportera dans la ville la gloire et le faste des nations.
Rien de souillé n’y entrera jamais, ni personne qui pratique abomination ou mensonge, mais seulement ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. " Ap 21, 1-27
" Puis l’ange me montra l’eau de la vie : un fleuve resplendissant comme du cristal, qui jaillit du trône de Dieu et de l’Agneau.
Au milieu de la place de la ville, entre les deux bras du fleuve, il y a un arbre de vie qui donne des fruits douze fois : chaque mois il produit son fruit ; et les feuilles de cet arbre sont un remède pour les nations.
Toute malédiction aura disparu. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu lui rendront un culte ;
ils verront sa face, et son nom sera sur leur front.
La nuit aura disparu, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera ; ils régneront pour les siècles des siècles.
Puis l’ange me dit : « Ces paroles sont dignes de foi et vraies : le Seigneur, le Dieu qui inspire les prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit bientôt advenir.
Voici que je viens sans tarder. Heureux celui qui garde les paroles de ce livre de prophétie. »
Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main.
Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure.
Ce jour-là, une fois encore, le Seigneur étendra la main pour reprendre le reste de son peuple, ce reste qui reviendra d’Assour et d’Égypte, de Patros, d’Éthiopie et d’Élam, de Shinéar, de Hamath et des îles de la mer.
Il lèvera un étendard pour les nations ; il rassemblera les exilés d’Israël ; il réunira les dispersés de Juda des quatre coins de la terre. […]
Ce jour-là, tu diras : Seigneur, je te rends grâce : ta colère pesait sur moi, mais tu reviens de ta fureur et tu me consoles.
Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut.
Ce jour-là, vous direz : « Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! » Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël ! " Is 11;12
Dans la bible, les prophètes parlent souvent de cette période en parlant du " Jour du Seigneur ".
LE JOUR DU SEIGNEUR
" Parler de la colère de Dieu sans parler de son amour, c’est défigurer ce qu’il est "
Marie Claude Le Fourn
" Mais pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Vous sortirez en bondissant comme de jeunes veaux à la pâture.
Vous foulerez les méchants, car ils seront de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je prépare, – dit le Seigneur de l’univers. " Ma 3,20-21
De nombreux prophètes parlent en plusieurs endroit de la bible d'un "Jour du Seigneur". Cela n'est pas à prendre dans le sens d'une journée, mais d'un moment particulier où Dieu interviendra avec force dans l'histoire des Hommes. Cela correspond à la fin des temps, et plus particulièrement à la grande tribulation.
Les prophètes parlent de ce jour avec des termes qui semblent de prime abord assez dur :
Isaïe :
Hurlez ! Car le jour du Seigneur est proche : il vient, envoyé par le Puissant, comme une dévastation. (13,6)
Voici venir, implacable, le jour du Seigneur, la fureur et l’ardente colère, pour faire de la terre un lieu désolé, pour en supprimer les pécheurs. (13,9)
" Oui, pour le Seigneur de l’univers, il y aura un jour contre tout orgueil et toute prétention, contre tout ce qui s’élève et sera abaissé,
Ce jour-là, les hommes jetteront les faux dieux d’or et d’argent qu’ils s’étaient fabriqués pour les adorer " 2, 12.20
Ezéquiel :
" Car le jour est proche, il est proche le jour du Seigneur. Ce sera un jour chargé de nuages ; ce sera le temps des nations. " (30,3)
Joel :
" Le Seigneur a donné de la voix devant son armée : ils sont nombreux, ses bataillons ; il est puissant, l’exécuteur de sa parole ; il est grand, le jour du Seigneur, et très redoutable : qui peut l’affronter ? Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune sera changée en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. " (2,11)
Amos :
" Ainsi sera-t-il ténèbre, le jour du Seigneur, et non lumière, obscur, sans aucune clarté ! " (5,20)
Abdias :
" Oui, proche est le jour du Seigneur, sur toutes les nations. On te fera comme tu as fait : tes méfaits te retomberont sur la tête. " (15)
Malachie :
" Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme la fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, – dit le Seigneur de l’univers –, il ne leur laissera ni racine ni branche. " (3,19)
Mais aussi St Paul :
" Avec ton cœur endurci, qui ne veut pas se convertir, tu accumules la colère contre toi pour ce jour de colère, où sera révélé le juste jugement de Dieu…" Rm 2,5
Cela, Jésus en parlait déjà à Ste Faustine lorsqu'il abordait avec elle le sujet de la fin des temps. Ici, il est décrit comme un jour de justice, c'est-à-dire le jour où le Dieu équitable et juste rend à chacun selon ses œuvres :
Jésus dit : " ma fille, parlez au monde de ma Miséricorde.
Que tous les hommes connaissent mon insondable miséricorde.
C’est un signe de la fin des temps, après quoi viendra le jour de la justice. "
« Il a été établi le jour de la justice, le jour de la colère de Dieu devant qui les anges tremblent.
" Avant la venue du jour de la justice, ce signe sera donné aux hommes dans le ciel : toutes les lumières dans le ciel s’éteindront et il y aura de grandes ténèbres sur la terre entière. »
Alors apparaîtra dans le ciel le signe de la Croix, et depuis les trous où ont été cloués les pieds et les mains du Sauveur, sortiront de grandes lumières qui éclaireront le sol pendant un certain temps."
La Ste Vierge lui dit : J’ai donné au monde son Sauveur et il faut parler au monde de Sa grande miséricorde et préparer le monde à sa seconde venue.
Il ne viendra pas comme Sauveur miséricordieux, mais comme le juste Juge.
Oh, qu’il sera terrible, ce jour ! »
On se tromperait lourdement, si l'on ne voyait dans ce jour, que la colère Dieu s'abattant sur la pauvre humanité. Non, cela est plus profond que ça. Si la force et la puissance de Dieu sont présentes, la colère ne se dirige pas directement vers les Hommes, mais vers le péché. Aussi, y a-t-il dans ce jour difficile, toujours un moyen de sauver les êtres humains en les ramenant vers Dieu. Bref, là aussi, l'enjeu principal de ce jour est toujours le même : La conversion ! C'est-à-dire changer d'attitudes, changer de cœurs, changer nos pensées, pour agir comme Dieu le veut.
La colère de Dieu
" Nul ne peut sans scandale entendre parler de Dieu en colère, s'il n'a été visité un jour par sa sainteté et son amour "
Pr Xavier Léon-Dufour
Le texte qui suit est tiré du livre " Traversez sa colère " de Pierre-Marie Castaignos.
La colère de Dieu est complètement étrangère à nos contemporains en général, mais aussi aux chrétiens […)
Il faut dire que, durant des siècles, le portrait du Dieu vengeur, juge, jaloux et capable de colère envers le péché et le pécheur a été largement utilisé pour tenter de ramener les personnes à la foi. Force est de constater l'échec de ce type de pastorale. Par la suite, on a tellement développé l'image d'un Dieu tendre, lent à la colère et plein d'amour, une sorte de papa poule Bisounours, qu'il nous est presque impossible d'évoquer la colère de Dieu qui pourtant traverse tout la Bible. Elle y est même cinq fois plus présente que la colère de l'Homme.
" Voici venir de loin le nom du Seigneur ; brûlante est sa colère, lourde, écrasante ; ses lèvres sont gonflées d’indignation, sa langue est un feu dévorant,
son souffle, un torrent qui déborde et monte jusqu’à la gorge ; il va secouer les nations d’une secousse fatale, mettre aux mâchoires des peuples un mors qui les fasse divaguer. […]
Et le Seigneur fera entendre sa voix majestueuse ; il fera sentir le poids de son bras dans la fureur de sa colère, par la flamme d’un feu dévorant, la tornade, l’orage et la grêle. […]
D’avance, la fournaise est préparée, y compris pour le roi ; elle est prête, profonde et large ; en son foyer, un grand feu, beaucoup de bois ; comme un torrent de soufre, le souffle du Seigneur l’embrasera. " Is 30,27-33
Ce passage fait allusion à l'alliance d'Israël avec l'Egypte et le prophète appelle le malheur sur le peuple rebelle qui met sa confiance dans les nations païennes au lieu de s'en remettre à la Parole de Dieu et à son alliance. C'est un outrage à Dieu, un mépris de sa puissance et de son amour. Comme s'il était incapable de nous protéger et comme si ce n'était pas son plaisir de le faire ! Dans ce même chapitre, le Seigneur a pourtant rappelé qu'il fallait écouter sa voix pour être protégé : " tes oreilles entendront derrière toi une parole : " Voici le chemin, prends-le ! , et cela, que tu ailles à droite ou à gauche. " (v.21)
Quand le Seigneur prononce ces paroles imprécatoires ou manifeste sa colère, c'est davantage comme conséquence de nos actes que volonté de nous nuire. Le Seigneur nous prévient : " Si vous continuez ainsi, voici ce qu'il va se passer.
Pratiquement tout l'Ancien Testament rappelle que la colère de Dieu s'abat sur Israël car il est le plus proche, sur la communauté, sur les individus et sur les païens car Dieu est le Roi de toute la terre.
Ces paroles ne sont pas de simples images poétiques ou des métaphores. Dieu est touché au cœur, et la passion qu'il déchaine ne se calme pas, mais se détourne de ceux qui reviennent à lui :
" Le Seigneur descendit dans la nuée et vint se placer là, auprès de Moïse. Il proclama son nom qui est : LE SEIGNEUR.
Il passa devant Moïse et proclama : « LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité,
qui garde sa fidélité jusqu’à la millième génération, supporte faute, transgression et péché, mais ne laisse rien passer, car il punit la faute des pères sur les fils et les petits-fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération. " Ex 34,5-7
Dans toute la Bible, Dieu est tiraillé entre deux sentiments aussi forts l'un que l'autre : la colère et la Miséricorde. Ces attitudes signifient l'attachement déterminé du Seigneur envers sa créature faite à son image et ressemblance. Mettre sous le boisseau la colère, pour n'exalter que la Miséricorde, ne rend pas justice à Dieu.
L'Homme de la bible aurait vu le Covid-19 comme un châtiment divin, expression de la colère d'un Dieu jaloux. C'est inaudible pour l'Homme moderne, et pourtant… Cette pandémie n'a-t-elle pas quelque chose à voir avec le pillage de la nature, la frénésie d'appât du gain, le désir d'être des dieux ? En hébreu, le mot dabar veut dire à la fois "évènement" et "parole", comme pour rappeler que Dieu nous parle à travers la réalité terrestre de nos existences, heureuses ou malheureuses. Les paroles de Dieu perçues comme agressives sont des invitations à revenir à Lui de tout notre cœur, comme le rappelle le prophète Joel :
" Et maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil !
Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.
Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu. " Jl 2,12-14
La colère de Dieu est intimement liée au péché, à une rupture d'alliance. Dieu ne se résout pas à nos infidélités. Mais Dieu n'est pas comme l'Homme. […] Pour Clément d'Alexandrie, l'un des pères de l'Eglise, Dieu est en colère, mais non pas comme l'homme est en colère. Dieu est miséricordieux, mais non pas comme l'homme est miséricordieux. […]
Ainsi Jésus révèle la colère de Dieu, mais non pas comme nous le pensons.
Avec le Christ, dit Saint Paul, Dieu ne nous a pas destiné à subir la colère, mais à entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ. " (1 Th 5,9) Avec la venue du Christ survient quelque chose de radicalement nouveau. Celui qui enlève le péché du monde a été mourant sur une croix pour qu'au moment où s'abat la colère, ce soit l'amour qui triomphe. Au moment où Jésus meurt s'achève le long parcours de l'humanité qui a voulu découvrir l'amour derrière la colère de Dieu. C'est ce que saint Paul nous résume en une phrase puissante : " Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché, afin qu'en lui nous devenions juste de la justice de Dieu. " (2 Co 5,21) Avec son offrande, le Christ a pris sur lui le péché, les ruptures d'alliance pour libérer à jamais de la colère de Dieu ceux qui croient en lui. Par amour, il est devenu malédiction pour nous afin que "la bénédiction d'Abraham s'étende aux nations païennes dans le Christ Jésus, et que nous recevions, par la foi, l'Esprit qui a été promis. " (Ga 3,14)
La colère de Dieu manifeste son désir d'une humanité plus fraternelle. Il en va de même pour nous quand nous nous indignons face à une situation injuste. Nous crions notre désir de communication.
Comment concilier la Miséricorde et la justice en Dieu ?
En Dieu, justice et miséricorde ne s’opposent pas.
La justice éclaire ce que la miséricorde vient guérir. Quand Dieu fait miséricorde, c’est encore sa justice qui s’accomplit. Il voit notre misère et sait bien que nous ne pouvons nous en libérer tout seuls. C’est pourquoi il exerce sa miséricorde, comme dans la parabole du débiteur insolvable qui doit 10.000 talents à son maître, somme qu’il ne peut rendre. En ne lui réclamant pas la somme qu’il lui est due en justice, le maître manifeste avec éclat sa miséricorde. La justice de Dieu révèle donc l’abîme de la Miséricorde dont il fait preuve envers nous .
La colère de Dieu est une image familière dans l’Ancien Testament (et le Nouveau !) : « l’ardeur de sa colère » est souvent évoquée par les prophètes, cf. Is 30, 27-33 ; So 1, 15-16 (dies iræ !). Cette colère se dirige sur tous les coupables endurcis dans leur péché, colère divine qu’il faut apaiser, il poursuit la faute sur plusieurs générations. Mais Dieu « revient sur sa colère » quand les coupables se détournent de leurs fautes, il est celui qui patiente, « lent à la colère et plein d’amour », cf. Ex 34, 7.
" Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère, je ne détruirai pas à nouveau Ephraïm, car je suis Dieu et non pas homme, au milieu de toi je suis le Saint, et je ne viendrai pas avec fureur. " (Os 11, 9)
Parler de sa colère sans parler de son amour, c’est défigurer ce qu’il est.
Sainte Faustine et sainte Thérèse de Lisieux, si différentes par certains aspects, ont su reconnaître le grand mystère de la Justice divine en faisant toute sa place à sa Miséricorde. Thérèse dénonce les rigueurs d’une justice dissociée de la miséricorde, qui engendrent la crainte, et, par ce moyen, elle vient révéler le vrai visage du Père. Elle rend les âmes à une confiance qu’elles avaient souvent perdue, ce qui les empêchait bien souvent de progresser. Faustine, elle, incite à se plonger dans la miséricorde divine, source d’espérance et de charité. Elle pense que le message de la miséricorde est particulièrement adressé à notre époque, où les hommes sont tentés de se décourager devant les menaces qui planent sur notre humanité. Le P. Sopocko, son guide et son confident, parlait d’un temps de la Justice qui allait s’abattre sur le monde et qui rendait d’autant plus nécessaire l’accueil de la Miséricorde.
L’une et l’autre révèlent comment Dieu associe les âmes ferventes à son œuvre de justice et de miséricorde pour la conversion des pécheurs. Loin des rigueurs jansénisantes, il s’agit de communier en profondeur à son dessein d’amour, de s’engager à la suite du Christ dans la voie du sacrifice, pour rapprocher de lui les cœurs égarés. On retrouve l’inspiration de saint Paul s’offrant pour la conversion de ses frères Israélites :
Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens point – ma conscience m’en rend témoignage dans l’Esprit Saint – j’éprouve une grande tristesse et une douleur incessante en mon cœur. Car je souhaiterais d’être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, ceux de ma race selon la chair. (Rm 9, 1-3)
L’amour miséricordieux de Dieu
Force de reconstruction.
L’épisode du reniement de Pierre et celui, après la résurrection, de son triple acte d’amour à Jésus illustrent la force de l’amour divin qui nous reconstruit après nos fautes.
Quand Jésus apparaît à sainte Faustine et lui demande de peindre le tableau le représentant, Il est ressuscité. Ses stigmates sont apparents, Il montre les rayons qui partent de son cœur, Il apparaît victorieux de la mort.
Miséricorde infinie
Nous pouvons y voir le désir du Seigneur de rappeler que sa miséricorde non seulement pardonne, mais reconstruit, ressuscite ce qui avait été perdu. La personne qui se laisse toucher par la miséricorde vit déjà une résurrection intérieure, avant la résurrection corporelle qui aura lieu au Jugement dernier.
L’épisode du reniement de saint Pierre, relaté dans l’évangile selon saint Luc, et celui de son triple acte d’amour, après la résurrection que nous rapporte saint Jean, illustrent la force de reconstruction qu’est la miséricorde. En premier lieu, l’épisode du reniement souligne particulièrement la profondeur de la faute. Trois éléments le précisent.
- Il s’agit d’abord du reniement. " Celui qui aura rougi de moi et de mes paroles, de celui-là le Fils de l’homme rougira, lorsqu’il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges " (Lc 9, 26). Le Seigneur souligne par ces mots qu’un des plus beaux actes d’amour est de professer son nom. Et par conséquent qu’un des plus grands péchés est de renier ce même nom.
- Ensuite, ce reniement a été prophétisé : " Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies, par trois fois, nié me connaître " (Lc 22, 34). Saint Pierre a donc été prévenu et mis en garde.
- Enfin, ce reniement fait suite à une promesse de saint Pierre, un engagement solennel. " Seigneur, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort ". (Lc 22, 33).
Le nom du Seigneur, acte d’amour
Tout est donc précisé pour souligner que le péché de saint Pierre était grave et a dû le briser intérieurement. C’est pourquoi saint Luc nous dit qu’il pleura amèrement : l’amertume de celui qui prend conscience de la profondeur du mal qu’il vient de commettre et de l’étendue des conséquences. Ces larmes d’amertume pourraient être seulement celles du remords et de la culpabilité. Mais saint Luc précise bien que ces larmes font suite à un regard de Jésus : " Et Jésus, se retournant, le regarda ". Le même regard qui s’est posé sur Zachée monté sur son arbre ou sur le jeune homme riche.
Les larmes du repentir
Le regard de la miséricorde n’enfonce pas, mais révèle au cœur de chacun sa faiblesse et sa petitesse, et en même temps sa dignité intacte d’enfant de Dieu. Les pleurs de saint Pierre sont donc déjà ceux du repentir qui ouvrent au pardon du Christ.
C’est pourquoi saint Pierre ne finit pas comme Judas : il va reprendre sa place avec les autres Apôtres. Et c’est dans ce contexte qu’a lieu le dialogue entre Jésus et saint Pierre sur les bords du lac de Tibériade. Si Jésus demande par trois fois à saint Pierre s’il l’aime, ce n’est pas qu’Il doute de sa réponse, mais c’est d’abord pour lui montrer que son triple reniement est réparé. Et par trois fois, Il le confirme dans sa mission : " Pais mes brebis ", c’est-à-dire sois le guide de mon troupeau.
Certes, saint Pierre est peiné, mais c’est la douleur heureuse de celui qui est pardonné, qui se souvient du mal qu’il a fait, mais comprend en même temps que l’offense est réparée. Le pardon donné par Dieu n’efface pas simplement l’offense, mais il recrée le pécheur dans toute sa dignité. Cet élément est spécialement mis en valeur dans la parabole de l’enfant prodigue, explication la plus lumineuse du mystère de la miséricorde. Après le retour de son fils, non seulement le père l’embrasse, mais il lui remet son anneau, signe de sa filiation, et il lui revêt le vêtement blanc, signe de son innocence retrouvée.
Saint Jean-Paul II le dit magnifiquement dans son encyclique sur la miséricorde : " La signification véritable et propre de la miséricorde ne consiste pas seulement dans le regard, fut-il le plus pénétrant et le plus chargé de compassion, tourné vers le mal moral, corporel ou matériel : la miséricorde se manifeste dans son aspect propre et véritable quand elle revalorise, quand elle promeut, et quand elle tire le bien de toutes les formes de mal qui existent dans le monde et dans l’Homme . "
Pardon de Dieu, dignité du pécheur
Il est important de bien comprendre que la miséricorde n’est pas un simple voile jeté sur notre malice, mais qu’elle nous reconstruit intérieurement, qu’elle nous justifie, qu’elle nous rend justes.
Nous pouvons parfois penser que notre péché et notre indignité passée restent dans la mémoire de Dieu. Dieu nous verrait comme quelqu’un qui a trahi son amour. Il faut au contraire croire que le pardon donné par le Seigneur nous donne la possibilité réelle de dire en toute vérité au Seigneur : " Tu sais tout, tu sais bien que je t’aime . "
Dans le livre du prophète Sophonie
Mais le prophète qui exprime sans doute le mieux la notion de ce "jour" de Dieu est sans aucun doute le prophète Sophonie :
" Mais ce jour revêt une certaine "épaisseur" : jour de jugement tout d'abord qui atteint Juda et Jérusalem au cœur même de leur existence, mais qui s'étend aussi aux nations, voir au monde entier : " Au jour de la fureur du Seigneur, le feu de sa jalousie dévorera toute la terre".
En effet, dès le début du livre de Sophonie (chapitre 1), Dieu annonce son jour de colère et à qui il s'adresse vraiment :
" Je vais absolument tout retirer de la face de la terre
Je ferai trébucher les méchants
Je supprimerai de ce lieu le reste des adorateurs de Baal (les idolâtres)
Je supprimerai ceux qui se détournent du Seigneur,
Qui ne cherchent pas le Seigneur et ne le consultent pas."
Et le Seigneur de continuer en renforçant encore la puissance de ce jour :
Silence devant le Seigneur Dieu, car il est proche, le jour du Seigneur ! Oui, le Seigneur a préparé un sacrifice, il a consacré ses invités.
Il arrivera, en ce jour du sacrifice du Seigneur, que je visiterai les princes, les fils du roi, et tous ceux qui s’habillent à la mode des étrangers.
Je visiterai, en ce jour-là, tous ceux qui sautent par-dessus le seuil, ceux qui remplissent la maison de leur Seigneur de violence et de fraude.
Il arrivera, en ce jour-là, – oracle du Seigneur –, que résonne une clameur depuis la porte des Poissons, des hurlements depuis la ville neuve, un fracas formidable depuis les collines !
Hurlez, habitants du Maktèsh, car tout le peuple de Canaan est anéanti, ils sont supprimés, tous ceux qui brassent de l’argent.
Il arrivera, en ce temps-là, que je fouillerai Jérusalem avec des torches, je visiterai les hommes, ceux qui croupissent sur leurs ordures, qui disent dans leur cœur : « Le Seigneur ne peut faire ni bien ni mal. »
Leur richesse sera livrée au pillage, et leurs maisons à la dévastation ; ils bâtiront des maisons et ne les habiteront pas ; ils planteront des vignes et n’en boiront pas le vin.
Il est proche, le jour du Seigneur, le grand jour ! Il est proche, il vient en toute hâte ! Ô clameur amère du jour du Seigneur, même le guerrier crie au secours !
Jour de fureur que ce jour-là, jour de détresse et d’angoisse, jour de tourmente et de tourments, jour de ténèbres et d’obscurité, jour de nuages et de sombres nuées,
Jour de sonneries de cor et de cris de guerre contre les villes fortes et les hautes tours d’angle !
Au jour de la fureur du Seigneur, le feu de sa jalousie dévorera toute la terre,
Bref, la colère de Dieu n'est pas dirigée vers on peuple aimant, ou vers le pécheur qui se convertit, même avec peine, mais bien contre le pécheur invétéré, qui persiste obstinément dans ses mauvaises voies.
Mais dès le début du chapitre 2, Dieu laisse entrevoir une source d'espérance :
" Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays, qui accomplissez sa loi. Cherchez la justice, cherchez l’humilité : peut-être serez-vous à l’abri au jour de la colère du Seigneur. "
Pourtant, avant d'être une condamnation sans recours, cette annonce se veut un appel à la conversion. Le prophète entrouvre une issue pour échapper aux effets terribles de ce jour : une attitude de pauvreté, d'humilité, à l'opposé de cet orgueil qu'il dénonce et qui est la source de toute corruption. Cette pauvreté fait du croyant un être de désir, sans cesse en quête de Dieu : " Cherchez le Seigneur […]. Cherchez la justice, cherchez l'humilité " (So 2,3). Première attestation d'une attitude globale de foi que Jésus mettra comme première condition à l'entrée dans le royaume de Dieu : " Heureux les pauvres de cœur ". Alors dit Sophonie, on peut espérer échapper au désastre annoncé : " "peut-être serez-vous à l'abri du jour de la colère du Seigneur " (So 2,3).
Et à la fin de ce livre, Dieu promet à celui qui se convertit, une joie et une grâce infiniment plus grande que le malheur qui a précédé. En lui-même, le péché n'aura plus prise :
Alors, je rendrai pures les lèvres des peuples pour que tous invoquent le nom du Seigneur et, d’un même geste, le servent. […]
12 Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur.
Ce reste d’Israël ne commettra plus d’injustice ; ils ne diront plus de mensonge ; dans leur bouche, plus de langage trompeur. Mais ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer.
Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem !
Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir !
Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira,
comme aux jours de fête. » J’ai écarté de toi le malheur, pour que tu ne subisses plus l’humiliation.
Me voici à l’œuvre contre tous tes oppresseurs. En ce temps-là je sauverai la brebis boiteuse, je rassemblerai celles qui sont égarées, et je leur donnerai louange et renom dans tous les pays où elles ont connu la honte.
En ce temps-là je vous ramènerai, en ce temps-là je vous rassemblerai ; alors je vous donnerai louange et renom parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs, et vous le verrez, – dit le Seigneur.
Tel est bien le projet de Dieu : le livre s'achève sur une promesse gratifiante et s'esquisse alors l'autre visage du jour du Seigneur, celui de la joie et de la paix. Au centre de cette vision d'avenir (So 3,9), l'oracle place une Jérusalem rassemblée, purifiée et restaurée où ne subsistera plus qu'un "peuple pauvre et petit" s'en remettant entièrement au Seigneur (So 3,12). Ce renouvellement radical, œuvre de l'amour de Dieu seul, assurera la présence du Seigneur lui-même au milieu de sa Ville sainte.
Acclamé comme "héros qui apporte le salut", il participera à la liesse générale en exultant de joie (So 3,17) ! A cette communauté renouvelée viendront s'adjoindre les peuples, eux aussi purifiés et élevés à la dignité d'adorateurs de Dieu, car sur leurs lèvres Dieu déposera la parole de supplication et de louange (Cf So 3,9-10).
Ainsi Sophonie esquisse-t-il déjà les contours de l'adoration en esprit et vérité promise à la Samaritaine (Jn 4,23-24). En sa personne même, Jésus réalise l'oracle du prophète en se présentant lui-même comme "doux et humble [c'est-à-dire pauvre] de cœur " (Mt 11,29, cf. So 3,12).
La meilleure conclusion de ce jour du Seigneur revient à St Paul. Sans en nier la puissance et le caractère terrible, il rappelle que celui qui est dans la lumière ne peut pas craindre Celui qui est son Dieu et son Père. Celui qui est pleinement dans l'Amour et la confiance ne peut craindre le jugement. Mais, soyons prêt et vigilent !
" Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur, vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre.
Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit.
Quand les gens diront : « Quelle paix ! Quelle tranquillité ! », c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper.
Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur.
En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres.
Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres. […]
Car Dieu ne nous a pas destinés à subir la colère, mais à entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ, […]
Nous vous demandons, frères, de reconnaître ceux qui se donnent de la peine parmi vous, ceux qui, dans le Seigneur, vous dirigent et vous donnent des avertissements ;
estimez-les infiniment avec amour en raison de leur travail. Vivez en paix entre vous. (1 Th 5)
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